Prochaine réunion publique le 11 octobre

Privatisation des camps d'étrangers : un marché juteux ?

La prochaine réunion publique de l'Observatoire de l'enfermement des étrangers (OEE) aura lieu mardi 11 octobre 2016, à 19h au Lieu Dit (6, rue Sorbier 75020 Paris - métro Ménilmontant).

Déroulé de launion publique


  • Introduction : Claire Rodier (OEE)

  • Lydie Arbogast, membre du réseau Migreurop, pour lequel elle a réalisé une étude sur la privatisation de l'enfermement des étrangers (voir présentation ci-après *).

  • Nicolas Autheman, auteur-réalisateur indépendant spécialisé dans les documentaires culturels et de société. Il a écrit et réalisé une dizaine de films pour Arte et France 5. Il collabore par ailleurs à la production de films liés aux expositions pour la Cité de l'Architecture et le Musée d'Orsay, ainsi qu'au Monde Diplomatique. Il finalise en 2016 un documentaire intitulé A qui profitent les camps ? sur la privatisation des politiques migratoires (voir présentation ci-après **).

* Sous-traitance et privatisation de l’enfermement des étrangers. La détention des migrants dans l’Union européenne : un business florissant.

Étude réalisée par Lydie Arbogast pour Migreurop avec le soutien de la Fondation Rosa Luxembourg (novembre 2016).

Les années 2000 – à la faveur notamment du contexte provoqué par les attentats du 11 septembre 2001 – ont vu se développer au sein de l'Union européenne un véritable « marché de la sécurité migratoire », fruit de la convergence des intérêts des dirigeants politiques européens qui cherchent à militariser les frontières et de ceux des principaux professionnels de la défense et de la sécurité. Au sein de ce marché, l’enfermement des populations migrantes occupe une place croissante. En présentant, à travers l'analyse des pratiques dans plusieurs pays européens, les diverses facettes de la privatisation de la détention des étrangers dans l’UE, cette étude décrypte les enjeux de cette « sous-traitance », tant du point de vue des conditions de vie et du traitement des personnes migrantes enfermées que sur le plan des conséquences symboliques et politiques de ces choix.

** A qui profitent les camps ?

Documentaire écrit et réalisé par Nicolas Autheman en collaboration avec Michel Agier.

Produit la société de production Phares et Balises, ce documentaire de 70 minutes met à jour la place croissante des intérêts privés dans la mise en place des politiques migratoires contemporaines. De Calais et son camp de containers à l'accord UE-Turquie en passant par Dadaab au Kenya, Genève en Suisse ou les hotspots en Grèce, cette enquête internationale s'attarde sur la privatisation rampante et grandissante de la gestion des exilés aujourd'hui. Les intérêts grandissant que cette gestion génère ne finissent-ils pas par en dicter la politique?

Nouvelle lettre d'interpellation envoyée au ministre de l'Intérieur

Monsieur Bernard CAZENEUVE,
Ministre de l'intérieur
Place Beauvau
75 008 PARIS
 
Monsieur le ministre,

Par un courrier du 25 juillet 2016, nous appelions votre attention sur les conséquences de l’arrêt rendu le 12 juillet par la Cour européenne des droits de l’homme dans l’affaire A.M. contre France, dont il résulte que les étrangers placés en rétention dans le cadre des procédures d’éloignement du territoire sont privés d’un recours effectif au sens de l’article 5 – 4 de la Convention.

Nous relevions que pour éviter que la France continue de violer ses engagements internationaux en la matière il vous était possible de donner des instructions aux préfets afin que, dès maintenant, ils saisissent les juges des libertés et de la détention aux fins de prolongation des rétentions dans un délai de 48 heures et non plus de cinq jours, ainsi que le prévoit la loi du 7 mars 2016 dont l’entrée en vigueur est toutefois différée jusqu’au 1er novembre.

Toujours sans réponse à notre précédent courrier, nous réitérons notre interpellation afin que vous preniez cette initiative qui présenterait le double avantage d’éviter, d’une part, à de nombreuses personnes d'être victimes de mesures d’enfermement irrégulières, d’autre part à votre administration de persister dans les pratiques qui vous ont valu la condamnation de la Cour.

Il reste quelques semaines pour que les préfets adoptent cette démarche vertueuse avant que la loi ne les y contraigne et nous voulons croire que vous voudrez bien mettre notre courrier à profit en leur donnant les instructions nécessaires à cette fin.

Nous vous prions de croire, monsieur le ministre, à l’assurance de notre considération distinguée.

L'OEE