L'absence de droits nuit gravement à la santé mentale des personnes étrangères
De
nombreuses personnes exilées souffrent d'altération de leur santé mentale
(troubles mentaux, troubles du comportement, troubles psychiatriques, détresse
psychologiques…) notamment en raison du parcours migratoire, des violences et
persécutions parfois subies dans le pays d'origine ou au long du chemin vers
l'exil, de la séparation familiale, de la perte des repères culturels et
linguistiques… Ces souffrances sont souvent aggravées par un contexte de
précarité, d'incertitude dans la pérennité de leur séjour en France et dans
l’avenir en général. A ce contexte s’ajoutent la menace voire l’expérience d’un
enfermement administratif ou carcéral, et le risque permanent d’un éloignement
forcé.
Or,
le droit des étrangers ne prend pas suffisamment en considération les
pathologies psychiatriques tant pour l'accès au séjour que pour la protection
contre l'éloignement de ces « étrangers malades ».
Face
à la détresse de ces enfants, femmes et hommes, des acteurs associatifs, des
médecins, des établissements de soin ont pris conscience de la nécessité de
développer une coordination entre soins médicaux, accompagnements social et
juridique. Des initiatives ont été créées afin de lutter contre l'exclusion des
personnes étrangères atteintes de pathologies psychiatriques et de sécuriser
leur séjour en France.
Les
lieux assurant une prise en charge médicale des personnes sont parfois des
lieux de passage, dont la sortie peut s'accompagner d'une déprise du soin et de
l'accompagnement juridique fragilisant, par conséquent, la régularité du séjour
et la santé mentale.
L'Observatoire
de l'enfermement des étrangers vous invite à débattre de ces questions après
une présentation thématique se structurant autour des questions suivantes :
Propos
liminaires : interrogations sur le champ de la santé mentale
Antoine Lazarus (médecin, professeur et ancien président de l'Observatoire international des prisons)
Antoine Lazarus (médecin, professeur et ancien président de l'Observatoire international des prisons)
- Santé mentale et extranéité du patient
- Cadre et limites de la psychiatrie en établissement pénitentiaire
Insuffisance
de la prise en considération des pathologies psychiatriques dans le droit des
étrangers
- Accès et maintien sur le territoire des étrangers malades souffrant de pathologies psychiatriques – Intervenants : Marie Cossart (psychologue référente au COMEDE) et Elise Vallois (juriste au COMEDE)
Développement
progressif de l'accès au droit dans les établissements de soins psychiatriques
- Présentation du dispositif Accès au droit et santé mentale (ADSM) et réflexions autour de l'accès au droit des étrangers malades en hôpitaux psychiatriques – Intervenant : Clarisse Barjou (juriste, coordinatrice du dispositif ADSM à Droits d'urgence)
- Le patient étranger dans les établissements psychiatriques et l'accès au droit comme facteur d'évolution des soins – Intervenant : Andréa Tortelli (médecin psychiatre, EPS Maison Blanche)
Modération :
Alexandre Moreau (juriste, Droits d'urgence)
La réunion aura lieu Lundi 12 octobre 2015 à 18h30, à la Ligue des droits de l'Homme au 138, rue Marcadet (PARIS).